5 décisions de parents immigrés motivées par la bonne intégration de leurs enfants à la société française
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I 24.10.22 I CHIGUECKY NDENGILA
Dans le dernier épisode de notre web-documentaire, on évoque la difficulté de naviguer entre sa culture d’origine et la culture du pays d’accueil en tant qu’immigré.es. On parle aussi des décisions difficiles que doivent prendre certains parents dans l’espoir que leurs enfants soient bien intégrés.Voici une liste non exhaustive de choix pris par des parents immigrés dans le but de s’assurer de cette bonne intégration. Bien entendu ce sont des choix qui peuvent aussi être effectués par des personnes nés en France pour des raisons plus ou moins similaires. Il n’est pas non plus question de porter un jugement sur ces choix, mais simplement de mettre en exergue des décisions qui peuvent sembler anodines, mais peuvent être ressenties (ou non) comme des sacrifices faits pour assurer un bel avenir à ses enfants.
Donner un prénom français à ses enfants
Certains parents ont fait le choix conscient et intentionné de ne pas donner à leurs enfants des prénoms provenant de leur culture d’origine pour leur épargner des moqueries, des mauvaises prononciations constantes ou encore des difficultés à trouver du travail ou un logement. Difficultés confirmées par de nombreuses études dont celle-ci réalisée par le CNRS :
Mettre ses enfants dans des écoles privés
Quitte à travailler plus, voire accumuler plusieurs jobs bien avant qu’être slasheur·euse ne devienne à la mode, des parents se sont battus pour inscrire leurs enfants dans des écoles privées pensant garantir ou du moins maximiser les chances de réussite à l’école et d’insertion professionnelle. Si les indicateurs de réussite semblent meilleurs dans le privé que dans le public, les comparaisons semblent tout de même absurdes, notamment compte tenu des faibles écarts et du fait que des élèves peuvent à la fois avoir fréquenter des établissements publics et privés dans leurs parcours scolaire.
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S’installer dans ou près quartiers/villes les plus aisées
Pour assurer un cadre de vie censé favoriser l’intégration de leurs enfants à la société française en leur donnant notamment accès à de meilleures infrastructures et services, des parents ont fait le choix de s’installer dans des zones plus aisées quitte à refuser certains logements sociaux proposés dans certains quartiers ou encore vivre dans des espaces exigus pour le foyer. Outre la pression financière que cela peut induire sur des familles loin de rouler sur l’or, ça peut aussi donner lieu à des situations où les enfants sont les seules personnes racisées de leur quartier/école ou qu’ils peuvent les compter sur les doigts d’une main, ce qui peut être plus ou moins bien vécu.
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Ne pas transmettre la langue d’origine
Décision encouragée par les institutions scolaires et politiques, mais aussi parfois par l’entourage, la non transmission de la langue aux enfants a pu être faite de manière consciente afin de privilégier la maîtrise du français. La langue a toujours été perçu comme un vecteur clé d’intégration à la société française, d’où la place non négligeable qu’elle prend dans le contrat d’intégration républicaine (CIR) qui est conclu entre « l’État français et tout étranger non européen admis au séjour en France.»
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Inciter ses enfants à être toujours « plus »
Être meilleur·e à l’école, dans les activités périscolaires, être plus poli·e, propre, sage, rigoureux·euses, etc que les autres, ce sont des incitations qui ont pu être vécues comme des injonctions, voire une pression et une responsabilité lourdes à porter pour beaucoup d’enfants d’immigré·es poussé·es par leurs parents à être meilleur·es que leurs homologues non issu·es de l’immigration. Derrière ces attentes, se cachent souvent un besoin de préparer ses enfants aux obstacles structurels et systémiques, aller à l’encontre des clichés et préjugés sur sa communauté ou encore tenter de minimiser le risque de subir toutes formes de discriminations.
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